700km à travers les Canaries en 3 jours et demi. Une véritable libération
La Gran Guanche vient de se terminer pour moi, avec un sentiment d'accomplissement immense.
Lanzarote, Fuente Ventura, Gran Canaria, Ténérife et enfin, El Hierro pour un total de 16 000 mD+ Off-Road, sur un terrain souvent défoncé et rocailleux.
Des conditions météo changeantes; de la pluie, du brouillard, un froid à greloter et une chaleur accablante.
Cette course est une libération.Après de nombreuses tentatives et quelques abandons je commence à maitriser et même mieux, à agir de façon inconsciente, à prendre les bonnes décisions sans même y réfléchir. Le GRAAL ! Car non, juste terminer n'est pas la réussite. C'est juste un aspect de la réussite mais on peut aussi abandonner et réussir, ou même être finisher mais avec un sentiment d'échec. La clé, c'est de déterminer sa propre notion de réussite, quels sont les critères pour évaluer une performance. Est-ce juste le temps ou la place finale ? Ou la manière de réaliser l'épreuve ? L'go pur et dur ou la beauté du geste.
J'ai commencé à entrevoir cette amélioration lors de Badlands en septembre 2023, mais là, c'est clair et c'est très agréable. Pour reprendre le concept de Jordan Belfort (le Loup de Wall Street), j'ai longtemps été inconsciemment incompétent, puis consciemment incompétent. Maintenant je commence à être inconsciemment compétent.
Même si il reste 2/3 trucs à améliorer, j'ai enfin réussi à délivrer une partition conforme à mes capacités. Rester concentré du début à la fin, contrairement à l'an dernier où j'ai perdu du temps, ce temps qui me manquera le le lendemain pour prendre le ferry du retour.
Le mental reste un élément capital pour rester concentré, appliqué, tout au long des 5 îles. Le milieu de Ténérife a mis ma motivation profonde, mon combat, ma cause noble à rude épreuve mais je me suis arraché la gueule comme jamais.
Merci la formation en préparation mentale pour les outils. Je le savais déjà, mais maintenant c'est une évidence, le mental est un élément capital pour s'épanouir et performer, dans le sport ou dans la vie.
Je me sens d'autant plus crédible à accompagner des athlètes, quelque soit le sport, mais surtout en bikepacking et en ultra.
La dernière île, El Hierro, a été un terrain d'expérimentation pour les épreuves à venir, avec en prime un dodo à 1h du mat' dans les feuilles mortes au bord du chemin. J'ai approfondi ma technique de sommeil en me posant au bord du chemin simplement avec un bivy (le Sol Escape Lite). Les parcours planifié à l'excès et les arrêts hôtels, c'est fini. Depuis Badlands en septembre, je sais maintenant quand et comment je dois m'arrêter dormir. Surtout, je sais maintenant ce qui me fais repartir du mauvais pied.
Dernière amélioration, de taille cette fois-ci : l'alimentation. Grace aux produits Maurten, drink Mix 320 et gel 160, je peux décrypter toutes mes défaillances. je sais maintenant comment garder la chaudière bien allumée.
Il fallait être solide pour cette édition de la Gran Guanche Gravel, et accepter un niveau d'engagement total et permanent. Physiquement, techniquement, il fallait avoir une zone de confort très large pour accepter ce niveau de contrainte et surtout, avoir une motivation solide, une cause noble personnelle, un combat à mener pour aller au bout sans s'énerver.
Maintenant recup', et direction Gérone dans 3 semaines pour le gros choc de l'année : The Traka 560.
Liste du matériel utilisé
Note : pour la 1ère fois, j'ai tout utilisé et manqué de rien, tout en faisant au minimum. Cela dit, les conditions météo des Canaries permettent de ne pas trop se charger. L'an dernier, j'avais emmené de quoi dormir, ce qui était une grave erreur. Je ne connaissais pas encore bien la course et ne savais pas que dormir dans le ferry est nettement plus judicieux. De plus, à l'époque, je ne savais pas encore dormir n'importe où avec presque rien. Depuis Bright Midnight (l'épisode du ferry loupé et de la nuit sous la pluie dans la forêt), puis Badlands avec la dernière nuit dans un fossé, sans parler de la Vosges Express et les toilettes publiques du Hohneck, je commenêtce à être avec les conditions précaires et j'aime ça. Je me sens totalement confortable dans une situation d'inconfort ( réel ou simplement en décalage avec une situation socialement acceptable, par exemple dormir dans des toilettes publiques). D'ailleurs, il faudra que je vous raconte un jour la vérité sur les 3 abandons de l'an dernier (Bright Midnight, Vosges Express et Gravel fever). Je ferai également une liste du matériel pour un bivouac à la cool, type traversée des Vosges (je vous raconterai comment j'ai mis le feu à mon sac de couchage). Cette année, sur la Gran Guanche, je suis parti le plus light possible mais je peux faire mieux. D'ailleurs je ferai mieux pour The Traka. je vais alléger, notamment la trousse de répération et la partie éléctrique avec un un PowerBank moins lourd. Au total, je pense pouvoir gagner 1Kg.
Vélo
Rodeo Labs Trail Donkey 4.0 (test à lire dans le numéro de 8 de Planète Gravel).
Groupe Sram Rival AXS Wide, pédalier 43/30
Chaîne lubrifiée avec cire Absolut Black
Cassette 11/36 (12v)
Roues PI Rope avec moyeu dynamo Son (le nouveau modèle présenté récemment et pas encore dispo à la vente, en test pour Planète Gravel).
Plaquettes de frein Absolut Black
Pneus Specialized Pathfinder Sworks 42mm, liquide hutchinson.
Cintre Coefficient Cycling RR
Tige de selle Ergon carbone droite Selle Specialized Power Mirror Pédales Look Xtrack
GPS Garmin 1030+
Eclairage avant Klite Gravel
Eclairage Cateye Viz300
Stockage
Sacoche arrière Apidura Racing 7L
Sacoche Toptube Café du Cycliste
Sacoche de cadre Miss Grape Internode 3
Sac à Dos Salomon Sense 10 avec poche à eau camelbak (bricolage)
1 bidons
Musette Apidura
1 bidon outils sous le cadre
Contenu des sacoches
Arrière:
Chambre à air
Pansements pour les fesses X3.
Bivy Sol Escape Lite
Doudoune
Jambières
Manchettes
Veste de pluie, ou descentes de col (Wise Blackshell 3.0)
Sacoche Toptube
Gels , barres, bonbons. Parfois PowerBank avec téléphone (sa place habituelle est dans la saoche de cadre, mais en utilisation c'est poche cargo du cuissard, poche du maillot ou sacoche top tube).
Prise de recharge Klite.
Sacoche de cadre
-Sacoche de petits accessoires : powerbank et cables divers pour les différents appareils électroniques, cuillère/fourchette en plastique (non-utilisée), colliers plastique, Hub USB-C, double prise murale, 2 batteries AXS, chargeur AXS, patte de dérailleur x2, outils patte de dérailleur, 1 plaquette de Doliprane 1G, baume à lèvres. J'ai oublié de prendre du Cicalfate pour la cicatrisation des plaies. Crème solaire indice 50 (au démarrage, puis dans la poche du cuissard, tartinage généreux mais pas de coups de soleil). Antivol Hiplock (non-utilisé). Chargeur et batterie pour la frontale (c'était la dernière fois avec cette frontale, trop lourde et trop de trucs à emmener). 3 batteries GoPro. Il reste largement de la place pour mettre un peu de nourriture. L'objectif est de ne pas avoir de sacoche pleine et super bien rangée. Après 1 journée, ça ne ressemble plus à rien et on se retrouve à court de place.
Bidon outils
Attention : pompe , multitool et démonte pneu dans le logement du vélo.
dérive chaine, maillons rapide x2, obus de valves, valves x2, ruban adhésif, cutter, outils mèches tubées et mèches de différentes tailles, démonte obus. patch park tool et rustines, fiole de lubrifiant Absolute Black.
Sac à dos
gels, barres, boisson (Maurten), nourriture achetée sur la route (bananes, sandwich).
Vêtements Maillot court, sous maillot, cuissard, socquette, chaussures, gants , casque, lunettes adaptées à ma vue (Koo).
Chapeau bas! Top le format article de blog :)